Horizon déversant
Exposition à la galerie MEKIC, Montréal, octobre, 2011
Voici un extrait de l’exposition
La peinture est la chair du peintre. Elle croît sur sa peau face à l’œil. Elle respire dans les regards. Elle est humide et sent l’œil.
La peinture est le vœu de l’image. L’image qui se hasarde à se voir et coule sur ma face. Celle-ci est la demeure des couleurs, une équerre enceinte.
L’invisible m’incite. Il vit debout et loin. Il balbutie dans mes sommeils. Il naufrage dans les rafales. Il me hante dans mon atelier. Mes bras tendus vers cette insondable chose, je me sens mêlé. J’imagine que l’invisible est un autre œil.
Le peintre est un être absurde, ses touches enflamment son œuvre. La mienne est la traversée des feux, la gorge de l’image. Elle est la voix ligneuse qui me dépasse pour une fin obscure. Ma poitrine est l’horizon de mon œuvre, elle se fond dans les nervures et se vaporise dans la couleur-abime.
Ma peinture est la voix de la corne, elle résonne telle l’hébétude. Son état est vaste et nébuleux. Elle s’évade vers l’horizon dans lequel elle se déverse.
Grappes de feux
cristallin sombre
Peau de nuage
au sommet de la corne
mille pensées du cerf
mille cieux renversés dans l’horizon déversant
Khosro Berahmandi