Os de la lune

Exposition à la galerie MEKIC, Montréal, novembre 2019

Voici un extrait de l’exposition

L’exposition, Os da lune, était présenté à Toronto à la galerie Queen en octobre 2018.

 

Les tréfonds de l’art demeurent dans des yeux enterrés qui rendront la terre gravide, porteuse de son œuvre.

La foudre me frappe souvent les yeux. Le ciel chavire dans mes mains. L’heure de la peinture est arrivée. Dans un cortège de bêtes, nous descendons dans l’abîme de la toile ennuagée à la quête du divin. Illuminés par les plantes diaphanes, là, nous ne trouvons que nous-même. Le divin, c’est nous ici ensemble. Ainsi, je peins.

Sous cette terre septentrionale dont j’ai poussé, il existe des racines et images divines comme les totems atemporels qui surgissent des yeux des hommes, des animaux et des plantes. Le sous-terrain est l’extension du ciel insondable qu’arrosent les yeux enterrés. Mes œuvres sont souvent un grand hommage à ces yeux devenus le grain semé, ensemencé dans mon regard.

Dans mes œuvres, il existe toujours une brèche par laquelle j’échappe à l’au-delà de mon œuvre pour arriver à vous : yeux. Os de la lune est l’étincelle qu’allume cette allée.

Os de la lune

Hommage à Forough Farokhzad
Os de la lune, c’est le titre du cercueil de Forough. Cette œuvre et sept autres tableaux de cette exposition forment ensemble un hommage aux yeux de Forough Farrokhzad, ces yeux qui ont vécu le monde et l’immonde autrement. À l’occasion de la cinquantaine de sa mort soudaine et tragique, ces images sont un geste d’adoration de ma part envers elle qui est devenue voix, une voix, une voie !
Un chant de sirène dans l’éther de l’art !
Un totem elle-même, Forough Farrokhzad (1935-1967) est une figure incontournable de la poésie moderne iranienne.
Ces images, je les ai conçues comme les échos de sa voix, celle qui disait : ‘Seule la voix demeure’.

Je tends mes yeux et ma tête à sa voix quand je trace, je peins et je parcours.

Khosro Berahmandi