RESURGIR
Montréal, le 16 septembre 2008 – Un an après le franc succès de sa dernière exposition aux couleurs d’argile étincelante, Khosro Berahmandi revient à la galerie MEKIC avec ses plus récentes œuvres inspirées, cette fois-ci, par les thèmes de la renaissance. Du 3 octobre au 16 novembre 2008, l’artiste présente une série de 38 tableaux et 12 dessins et invite le public montréalais à entreprendre, une fois de plus, une incursion fascinante dans l’infini du détail minutieux duquel émerge une mythologie personnelle, unique et captivante.
L’exposition présentée est composée de trois «couloires». Les deux premiers intitulés respectivement Vie de l’œil et Iris de la vie déploient devant le spectateur une série de diptyques et de triptyques habités par les créatures mystérieuses dont la poétique du regard, tisse les fils d’amour, de conception, de naissance et de la mort. Prenant appui sur les lignes dorées qui accaparent l’espace de la toile, sous le cercle rouge du soleil, ou sous un croissant de lune, le pinceau de l’artiste suspend le mouvement afin de permettre à la vie de resurgir avec majesté et puissance. Le troisième «couloire», propose quant à lui, une série de tableaux qui a servi de source d’inspiration pour le spectacle multidisciplinaire Éclats nocturnes présenté au printemps passé dans le cadre du Festival Accès Asie. Sensuel, délicat et poétique, il ouvre devant nous, l’univers où la danse, la musique et la couleur susurrent, s’imposent et interpellent nos sens.
Dans cette exposition, une fois de plus, Khosro se lance dans des improvisations d’un raffinement extrême afin de nous offrir sa propre lecture de ce qu’est la résurgence. Il nous invite à explorer ce qui unit lumière, obscurité et éternel retour de la création. L’artiste, utilise le mot perse taro-poud, qui veut dire « le Fond », pour parler de l’Indissociable entre la vie et la mort, deux fils tissant l’histoire de notre univers. Les œuvres de Khosro Berahmandi évoquent la symbolique orientale, la sensualité primitive et le merveilleux légendaire qui sillonnent, à travers les richesses des cultures occidentale et orientale, ainsi qu’une innovation. L’exposition est une véritable cure de simplicité pour tous ceux qui rêvent.
D’origine iranienne, Khosro Berahmandi explore l’univers de la peinture depuis l’âge de 25 ans. Il fait ses études en beaux-arts à l’Université Western Ontario, puis termine sa formation universitaire à l’Université Concordia de Montréal et à l’Université Paris VIII. Disciple heureux des maîtres tel que Peterson Ewen et autres, Khosro Berahmandi a su développer un style unique qui témoigne de ses origines et de son parcours singulier. De l’Iran il conserve l’héritage culturel et la tradition picturale millénaire des miniatures qui ont imprégné son enfance. L’Europe et l’Amérique, quant à elles, lui ont ouvert les yeux sur l’art occidental et contemporain. Établi à Montréal depuis 1990, Khosro Berahmandi est engagé dans la vie culturelle de la métropole et poursuit activement son parcours artistique. De plus, il enseigne la peinture et travaille en tant que directeur adjoint du Festival Accès Asie.
Artiste prolifique, il a à son actif plusieurs expositions collectives et en solo en Europe, aux États-Unis et au Canada. À Montréal, le public a pu apprécier son travail lors de nombreuses expositions dont les plus récentes Pâturage lunatique, (Gesù-Centre de Créativité, Art sacré 2004) et Tremblement d’œil (Maison de la culture du Plateau-Mont-Royal, 2006) ont connu un grand succès auprès des amateurs d’art qui ont souligné l’originalité de son œuvre. Il a également collaboré avec des poètes iraniens tels que Yadola Royai, Hossein Sharang et Bahman Sadighi afin d’orner de ses toiles leurs livres de poésie. La plus récente de ces collaborations Le même à l’écart paraîtra au mois d’octobre prochain.
La galerie d’art et librairie MEKIC est heureuse de s’associer au parcours de cet artiste authentique dont la nouvelle exposition est une véritable ode à la beauté.
L’exposition se tient à la galerie MEKIC, du 3 octobre au 16 novembre 2008,
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Texte du catalogue de l’exposition par Bahman Sadighi
Coulée verticale
Né linaire-coulant, Khosro pense debout et large, il occupe la vie de la forme et de la couleur, ainsi que celle des lignures qui tentent de fermer les marges de la masse. Comme si quelque chose devait être saisi, pris dans le centre qui lui échappe sans relâche et s’exprime sous différents corps appartenant à la fois à une nuance animalière, chimérique, botanique, humaine, bref, à tout ce qui s’enracine et s’encéleste
Le centre est toujours la dernière partie de son pinceau car il est confronté par ces espèces massives de lignures courtes qui comme des fourmis occupent et ferment le haut, le bas ou les marges de la masse.
Cette verticalité et cet enfoncement se traduisent par de multiples registres :
Une main à deux jours, à deux mois d’elle, bâtit un signe, un semé, un cercle, un visage, un vent, un cou, une gueule, à mi-chemin d’une couleur qui mousse, qui pousse vers le bas enterré mais va debout, se redresse, tire le coup pour atteindre ce qui, sans relâche lui échappe. La forme et le corps ainsi que sa part cachée, l’âme mettent le cap toujours sur l’insondable de cette figure qui se déguise en mille, elle est souvent antique, elle est mousseuse, elle glisse, elle est insaisissable. Ce signe instable, cette chose qui se déplace sur ses tableaux, cette chose peinte comme un crabe, sa main peint à reculons, elle né-cendre le mouvement du bas de ses tableaux. C’est un mouvement de sérénité, un mouvement qui passe au-dessus du sommeil.
Son signe est souvent rond ou une profondeur empirique. Un rond qui croît comme lumière, abritant tous les étants. Ses tableaux peuvent vous remplir ou vous vider de sens courant.
Le fond noir de ses masses indique une solidité, un peuple invisible. Celui qui est en bas ou en haut d’un signe rouge, vert, blanc, doré. Un semé à travers de la terre qui traverse le volume infini, ciblé par le silence animal qui hante nos yeux.
Sur la surface de Khosro, la trace animale est toujours associée à un message qui revient une fois encore sous forme de ‘semé’, une saignure qui se dé-signe partout sur le bois.
Montréal, juin 2008